« Aujourd’hui dans le désordre » de Guillaume Rihs

A Genève, Louise et son frère Eudes jouissent d’un bel appartement de famille. Ne sachant que faire de toutes ces pièces, ils les « prêtent » à des voyageurs intéressés par le biais d’un site associatif de routards et espèrent ainsi faire de belles rencontres.

Victoria, jeune Anglaise en quête d’aventures, est la première arrivée. Passionnée par le projet Gorski (manifeste sur la décroissance), elle aura tout le temps d’exposer ses idées car une tempête de neige oblige les occupants de l’appartement à y rester. Arrivent deux étudiantes Neuchâteloises, une Américaine venue travailler en Suisse, leur frère Anselme… et ce n’est pas fini ! Tout ce joli monde devra s’organiser et réfléchir ensemble car les intempéries continuent…

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Jonglant avec des réflexions sur le monde actuel, l’auteur nous emmène facilement dans un univers fantaisiste et gai ! Je me suis amusée pendant cette lecture mais j’avoue que j’ai sauté quelques pages ennuyeuses et des dialogues inutiles.

Un jeune auteur prometteur qui signe un premier roman réussi qui a d’ailleurs reçu le Prix des écrivains genevois.

« Aujourd’hui dans le désordre » de Guillaume Rihs, Kero, 2016. 

« Trois jours et une vie » de Pierre Lemaître

A la fin de décembre 1999, une surprenante série d’événements tragiques s’abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt.

Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir.

Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »

P.L

Ce quatrième de couverture dit l’essentiel sans trop en dévoiler. Je vous conseille vraiment ce livre mais ne lisez pas de critiques avant de l’avoir terminé. Ce serait dommage car les événements arrivent les uns après les autres et chaque détail a son importance. Je n’avais rien lu de Pierre Lemaître et je vais me dépêcher de l’inscrire sur ma liste ! Auteur de romans noirs (dans lesquels il classe le présent roman), de romans policiers, il décroche le Prix Goncourt en 2013 avec un livre d’un autre genre « Au revoir là-haut ».

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Ce roman passionnant m’a tenu en haleine jusqu’à la fin. Intrigue maîtrisée, rebondissements génialement construits, bref, j’ai adoré…  L’écriture est magistrale et la description fine des personnages nous rend ceux-ci très familiers. Impossible de ne pas se remémorer la tempête Lothar de 1999 à la lecture de ce roman !

« Trois jours et une vie » de Pierre Lemaître », Albin Michel, 2016. 

« Ne t’inquiète pas pour moi » d’Alice Kuipers

Quelques jours après le 8 mars, je vous propose une lecture dédiée à toutes les mères, femmes, et filles.

Une maman et sa fille se croisent et correspondent par Post-it sur le frigo. Soucis domestiques, courses, ménage, argent de poche… mais aussi maladie de la mère, premier amour, disputes…

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Avec subtilité, Alice Kuipers aborde l’adolescence, la relation mère-fille, le divorce, la maladie, le stress quotidien… Lecture touchante et émouvante qui nous fait comprendre la fragilité de la vie et l’importance de ceux qu’on aime.

J’ai lu d’une traite ce petit roman (une grosse demi-heure). La construction est originale puisqu’elle reprend le style Post-it. Il y a des pages avec 3 lignes ou avec 15 lignes. La mère n’arrive pas à annoncer la gravité de sa maladie à sa fille, elle est plus à l’aise avec les petits mots échangés qu’avec la parole et sa fille peine à saisir tous les enjeux de la maladie. J’aurais aimé une rupture du style à un moment donné du livre (une conversation par exemple). J’ai trouvé agaçant à la fin du livre, quand il y a beaucoup d’émotions, que la correspondance continue sans discussion.

« Ne t’inquiète pas pour moi » d’Alice Kuipers, Albin Michel Jeunesse, 2008.

« Le Dragon du Muveran » de Marc Voltenauer

J’ai choisi de lire ce livre après avoir lu la critique d’Isabelle Falconnier dans l’Hebdo. Vite, il fallait me le procurer  : imaginez ! un polar (je suis une grande fan même si je n’en lis plus beaucoup), à la sauce nordique (j’adore les auteurs scandinaves et pas seulement ceux de  polars), qui se passe en Suisse (j’ai lu tous les livres de Martin Suter, dévoré toutes les enquêtes de Maria Machiavelli…). Tout était réuni pour que je lise ce roman au plus vite… et je dois avouer que j’ai dévoré ce pavé de 661 pages en à peine deux jours.

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L’intrigue commence le 7 septembre 2012 sur un alpage à Gryon.

L’homme qui n’était pas un meurtrier se tenait sur la terrasse de son chalet d’alpage. Seul. Personne dans les environs.

Chapitre 1 : Présentation d’Andreas Auer, inspecteur de police chargé de l’enquête. Il habite à Gryon depuis 6 mois après avoir quitté la ville de Lausanne. Il a acheté un chalet avec son compagnon Mikaël Achard, journaliste indépendant.

Chapitre 2 : Présentation d’Erica Ferraud, pasteure de Gryon. Elle écrit sa prédication pour le culte du dimanche et se rend au temple pour préparer le pain, le vin et la table de communion.

Sur la table de communion, un cadavre était allongé, nu. Les bras étendus étaient perpendiculaires au corps. Les jambes, attachées ensemble à l’aide d’une corde. C’était l’image du Christ crucifié. Un homme. La cinquantaine probablement. Un énorme couteau était planté dans son coeur. Autour de la plaie, du sang séché formait comme un réseau de ruisseaux du haut de la poitrine jusqu’à son sexe. Ses yeux avaient été enlevés. Les orbites ressemblaient à deux trous noirs. A l’extrémité du couteau, une cordelette avec un morceau de papier. Andreas le détacha, après avoir pris soin de mettre des gants en plastique. Il y lut les mots suivants :

« Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres! « 

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