« Zéro Déchet » de Béa Johnson et « La magie du rangement » de Marie Kondo

A force d’en entendre parler, j’ai décidé de lire ces deux ouvrages pratiques. Ce qui m’a décidé… peut-être plus la prise de conscience de la somme d’objets que nous possédons que l’envie de ranger mes armoires !

Premier conseil : empruntez ces livres, ils ne vous seront d’aucune utilité après les avoir lus !

Zéro déchet Cover

J’ai trouvé très intéressant les propos de Béa Johnson et son livre a eu le mérite de me donner quelques idées pour améliorer ma gestion des ressources. Premier geste : on a jeté recyclé tous nos sets de table, et hop, c’est deux fois moins de travail, il ne reste que la table à nettoyer ! je ne vais par contre par changer mes contenants en plastique (que je ne chauffe pas) pour avoir du 100% bocal en verre. Ce serait un gaspillage de ressource !  Autre chose,  j’ai sorti de ma tête l’envie d’aller « me promener » chez IKEA prochainement ! Et voilà, j’ai une liste d’idées longue et facile à mettre en place.

Je suis plus mitigée avec le livre de Marie Kondo. D’abord, sa méthode n’est pas remplir un bocal de déchet par an mais plutôt remplir 30 sacs poubelle en un jour ! C’est vrai qu’après ces objets ne sont plus dans la maison, mais je ne suis pas certaine qu’elle a une grande notion du recyclage et du développement durable. De plus, le propos est très extrémiste et je n’ai pas accroché à ses conseils. Vider mon sac à main chaque soir, le ranger et ranger son contenu. Le remercier de m’avoir accompagné durant la journée et le laisser se reposer : très peu pour moi… Je l’ai quand même lu jusqu’à la fin mais j’aurais dû m’arrêter avant !

Bon, au moins, j’ai rigolé à m’en fendre les côtes tellement ses conseils sont drôles !

la-magie-du-rangement

« Zéro Déchet » de Béa Johnson, Editions des Arènes, 2013.

« La magie du rangement » de Marie Kondo, Editions First, 2015.

« L’arbre du pays Toraja » de Philippe Claudel

La première question que je me suis posée c’est : « Mais de quoi parle ce livre ? ». Il suffit de lire quelques pages pour comprendre ce titre intrigant. Le peuple Toraja, en Indonésie, entretient un rapport particulier avec la mort à nos yeux d’Occidentaux. Par exemple, dans un village, le narrateur découvre un arbre majestueux qui est réservé aux sépultures des très jeunes enfants. Le petit mort est déposé dans une cavité creusée dans l’arbre et au fil des années, la chair de l’arbre se referme et l’enfant peut commencer le voyage qui le fait monter vers les cieux. S’il nous fait réfléchir sur la place accordée à la mort dans notre société,  ce livre est une ode à l’amitié et à l’amour. Il parle aussi de maladie, de souvenirs…

9782234081109-001-X

C’est suite à la mort d’un ami cher que le narrateur commence à se questionner sur la mort. Mais le propos n’est pas triste, c’est un texte méditatif et lumineux qui permet la réflexion.

De nombreux passages m’ont touchée dans ce livre et j’ai eu de la peine à faire un choix. Il est rare qu’un livre suscite autant de passages dont j’aimerais garder une trace. Celui-ci en fait partie et est assurément un livre à relire.

Lire la suite

« Manderley for ever » de Tatiana de Rosnay

Si vous avez lu d’autres romans de Tatiana de Rosnay, vous savez certainement qu’elle est passionnée par Daphné du Maurier. Une admiration qui se traduit aujourd’hui par un roman consacré à la vie de la romancière anglaise. Bien documenté, ce livre est ponctué de courts chapitres où on se retrouve avec Tatiana de Rosnay arpentant les lieux où vécut Daphné : enfance à Londres, une année en France puis les Cornouailles dont des années lumineuses Menabilly, domaine dont elle a toujours apprécié l’atmosphère.

cvt_Manderley-forever_3833

Sitôt ce livre refermé, j’ai eu envie de lire quelques romans de Daphné du Maurier, dont Rebecca qui vient d’être réédité dans une nouvelle traduction. J’ai aimé la façon qu’a Tatiana de Rosnay de nous emmener de manière enthousiaste avec elle. J’ai retrouvé dans ce roman l’écriture envoûtante d »Elle s’appelait Sarah » et de « Rose ». Décidément, un écrivain que j’aime bien retrouver dans ma pile de livres !

« Manderley for ever » de Tatiana de Rosnay, Albin Michel et Héloïse d’Ormesson, 2015. 

« En finir avec Eddy Bellegueule » et « Histoire de la violence » d’Edouard Louis

801029

J’ai entendu Edouard Louis à la Grande Librairie à l’occasion de la sortie de son nouveau roman « Histoire de la violence ». Avant de lire son dernier roman, il m’a paru nécessaire de mieux connaître cet auteur.

 « En finir avec Eddy Bellegueule », son premier roman, a été très remarqué lors de sa sortie. Edouard Louis avait 21 ans quand il a écrit ce livre autobiographique. Il raconte son enfance et son adolescence dans un petit village de Picardie. Sobrement, il décrit l’usine qui fait travailler la majeure partie des habitants, l’alcool qui gangrène les familles, le racisme qui hante les discussions. Habilement, il dresse un portrait sociologique de la classe ouvrière dont il est issu. Progressivement, on devient témoin de violences physiques et verbales répétées à l’encontre du petit Eddy. Enfant sensible, maniéré selon sa famille, Eddy essaie par tous les moyens de ressembler aux siens. Il essaiera même de sortir avec une fille malgré qu’il a su très tôt que son attirance sexuelle était différente. Finalement, il quittera son village pour intégrer un lycée avec une filière en art dramatique à Amiens.

J’ai trouvé que Edouard Louis a su avec finesse nous faire plonger dans l’univers qui a été le sien durant toute sa jeunesse : un milieu rude, sans émotion et dénué de sensibilité. La lecture devient difficile par moments car on ne peut s’empêcher d’éprouver de l’empathie pour ce garçon. Je me pose toutefois quelques questions :  Ecrirait-il le même roman à 30 ou 40 ans ? Je pense que le titre me donne une réponse; il fallait vraiment en avoir fini avec Eddy Bellegueule, pour pouvoir commencer à être celui qu’il a toujours été. Par contre, je serai curieuse de découvrir l’analyse sociologique qu’il portera plus tard sur la classe sociale qui est tant idéalisée dans ce premier roman.

« En finir avec Eddy Bellegueule » d’Edouard Louis, Seuil, 2014. 

Deuxième coup de poing d’Edouard Louis à la lecture de son second roman. Un livre qui ne laisse pas de marbre et dont on ne ressort pas indemne. Ayant lu le premier il a peu de temps seulement, j’en reste simplement sans voix.Unknown

L’auteur nous raconte une fin de nuit de Noël qui aurait pu très mal se terminer. Un jeune homme, Reda, l’accoste dans la rue. Après quelques échanges,  il lui propose de venir chez lui. Ils passent la nuit ensemble, rigolent, discutent. Reda lui raconte son histoire et l’arrivée de son père en France depuis l’Algérie. Plus tard, les choses changent dramatiquement. Reda essaie de l’étrangler. Il le viole, il l’insulte. Il sort également un revolver. Reda quitte finalement le studio. Se sentant sali, le narrateur lave tout l’appartement, prend une longue douche, frotte, lave tout ce que Reda a touché. Il sort pour aller laver les draps. Sur conseil de ses amis, il décide de porter plainte et subit interrogatoires et visites médicales.

Lire la suite