Antoine, né le 3 . 3 . 2003, aime le chiffre trois. A la maison il y a trois personnes, maman, papa et lui. Tous les lundis matins, Antoine tue son papa au petit-déjeuner. C’est leur blague avec son papa quand celui-ci annonce : « Et encore une semaine à tuer, Antoine ! « . Semaine après semaine, ils font la même blague car Antoine aime la répétition et apprécie de savoir quand il faut rigoler. Mais ce matin-là, papa ne se relève pas.
J’aime bien blaguer…et j’aime bien que les blagues soient toujours les mêmes; comme ça je sais exactement à quel moment rigoler. Et surtout comme ça, je sais qu’il s’agit d’une blague.
Nous découvrons ensuite le quotidien d’Antoine, jeune atteint de trouble du spectre de l’autisme, les questionnements de sa maman et les pensées de son papa dans le coma.
Moi qui ai de la peine à supporter le regard d’une seule personne, j’ai perdu les pédales (« perdre les pédales » est une expression qui signifie « paniquer »; parce que non, je ne faisais pas du vélo dans le réfectoire. Je déteste le vélo).
Ce livre sonne très juste et dresse un portrait touchant de ce jeune garçon. C’est intéressant car Antoine est un autiste de haut niveau et il a appris et arrive à expliquer ce qu’il ressent. A l’image de Josef Schovanec, qui est cité en début de livre, il éclaire les personnes ordinaires sur ce qui se passe dans la tête de toutes les personnes extra-ordinaires. On peut mesurer alors les obstacles qui se présentent à toutes les personnes atteintes du spectre de l’autisme et pour lesquelles, il est difficile de communiquer.
Je recommande évidemment ce livre à tous les enseignants qui accueillent un enfant atteint du spectre de l’autisme dans sa classe mais aussi aux ados qui en côtoient dans leur classe et au grand public car il est temps de mieux connaître l’autisme.
« J’ai tué papa » de Mélanie Richoz, Editions Slatkine, 2015.
Source : blog des Editions Slatkine
Sur le même sujet :
- « Le Petit Prince cannibale » de Françoise Lefèvre, Actes Sud, 2005.
- « Le bizarre incident du chien pendant la nuit » de Mark Haddon, Pocket, 2005.
- « Je suis né un jour bleu » de Daniel Tammet, J’ai lu, 2009.
- « Ma vie d’autiste » de Temple Grandin, Odile Jacob, 1999.
Daniel Tammet et Temple Grandin sont des autistes de haut niveau. Leur témoignage est magnifique.
Une réflexion sur “« J’ai tué papa » de Mélanie Richoz”